AVC : Combien de temps pour récupérer et s’en remettre ?

En France, une personne fait un AVC toutes les 4 minutes. Un accident gravissime qui, quand il ne tue pas, laisse souvent de lourdes traces de son passage. Que se passe-t-il dans les semaines, les mois et les années qui suivent un tel accident? Éléments de réponse.

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L’accident vasculaire cérébral est une interruption brutale de la circulation sanguine dans une partie du cerveau. Un véritable tsunami pour ce dernier. Un an après l’accident, 30 % des patients sont décédés. Chez les personnes qui s’en sortent, 4 sur 10 vont garder des séquelles importantes. Cela peut être une hémiplégie (la paralysie d’un côté du corps), une aphasie (la perte partielle ou totale de la faculté de s’exprimer, et de comprendre le langage, qu’il soit parlé ou écrit), des troubles de l’équilibre … Il y a aussi tous les handicaps « invisibles » aux yeux de l’entourage : la fatigue chronique, les trous de mémoire, l’humeur changeante, les difficultés à se concentrer … La dépression aussi, qui touche beaucoup de patients.

AVC : La récidive, pas une fatalité pour s’en remettre

Dans les 5 ans suivant un premier AVC, 30 à 40 % des personnes vont faire une rechute. Malgré ces chiffres pessimistes, prendre consciencieusement son traitement, et modifier quelques habitudes au quotidien peuvent suffire à éloigner le spectre de la récidive. « Pour éviter de revivre cet accident, il faut d’abord comprendre ce qui a déclenché le premier épisode, affirme le docteur Mahagne. n y a deux types d’AVC. Dans 80 % des cas, on parle d’AVC ischémique, ou infarctus cérébral lorsqu’un caillot bouche une artère du cerveau, empêchant l’approvisionnement en oxygène de celui-ci. Dans 15 à 20 % des cas, on parle d’hémorragie cérébrale, lorsqu’une artère à l’intérieur du cerveau se déchire. » L’irruption du sang dans le tissu cérébral va l’abimer, « S’il s’agit d’un infarctus, les médecins vont devoir remonter à l’origine du caillot. Celui-ci peut venir du cœur, d’une artère … Une fois connue sa localisation, le médecin choisira le meilleur traitement : des anticoagulants si la personne souffre de troubles du rythme cardiaque pouvant entraîner la formation de caillots dans le sang, des antiagrégants en cas d’athérosclérose, quand des plaques d’athérome – des lipides – s’accumulent dans les artères. » Dans tous les cas, le traitement doit être pris très régulièrement, et à vie.

AVC : garder le moral pour récupérer

Autant l’AVC surprend par sa brutalité, son instantanéité, autant la récupération peut être longue, très longue. Chaque cas est particulier. Impossible de prédire au départ ce qui pourra être récupéré. « Il y a tous les degrés de récupération. On peut garder de grosses séquelles et être en fauteuil roulant, ou en sortir totalement indemne. » Une chose est sûre, le moral joue un rôle essentiel. Plus on reste positif, plus la rééducation a des chances de porter ses fruits. « Les progrès les plus spectaculaires ont lieu les trois premiers mois, explique le docteur Mahagne. Mais il ne faut pas se décourager ensuite, car on peut toujours continuer à récupérer, même bien plus tard, jusqu’à 18 mois après l’accident. L’aspect psychologique ne doit pas être négligé. Quand on déprime, on perd l’énergie nécessaire pour bien récupérer. » S’entourer de ses amis, de sa famille, est plus que jamais important. Se tourner vers une association de patients peut aussi être précieux pour trouver des conseils, et échanger avec des personnes qui ont traversé la même épreuve.

AVC : L’étape rééducation

Le chemin de la rééducation est long et pavé d’embûches. Généralement, le médecin traitant coordonne les soins. Souvent, il faudra consulter de nombreux spécialistes pour récupérer ce qui a été perdu ou, quand ce n’est pas possible, apprendre à réaliser les choses autrement. L’objectif étant de reprendre une vie la plus proche possible de celle d’avant l’accident. Le kinésithérapeute est là notamment pour faire récupérer ce qui a été perdu en motricité et en sensibilité, retrouver l’usage de la marche. L’orthophoniste aide à reprendre la maîtrise des mots, chez des patients qui n’arrivent plus à parler, ou à comprendre, correctement. L’ergothérapeute, lui, vise à rendre un maximum d’autonomie au patient dans son quotidien. Il peut se déplacer à domicile pour voir quels aménagements sont nécessaires. Par exemple prévoir des barres d’appui dans les escaliers, acheter un clavier d’ordinateur adapté, organiser une livraison des courses à domicile, utiliser des couverts plus larges si le patient a du mal à bouger ses doigts … C’est aussi lui qui apprend, si besoin, le maniement d’un fauteuil roulant.

S’attaquer aux facteurs de risque de l’AVC

Après un AVC, prendre des médicaments est indispensable, mais il faut aussi changer quelques comportements. Avant tout, réduire sa consommation de sel Le sel qui, en excès, peut provoquer de l’hypertension artérielle, premier facteur de risque des AVC. En effet, une trop forte pression du sang va finir par abîmer les petits vaisseaux, qui risquent au bout d’un moment de se déchirer. Si l’on souffre déjà d’hypertension, il faut prendre un traitement. Il faut aussi soigner un diabète ou un excès de cholestérol Le surpoids est un autre facteur de risque. Les personnes avec de l’embonpoint devront donc apprendre à écouter leurs signaux de faim et de satiété pour retrouver leur poids de forme, manger varié, réduire les sucres et les graisses animales, manger au moins cinq fruits et légumes par jour … Pas question de supprimer une classe d’aliments, tout est une question d’équilibre. Quant à l’activité physique, la bonne dose, c’est au minimum trente minutes par jour. Enfin, derniers ennemis : l’alcool, à limiter, et le tabac, à proscrire. Surtout, l’association pilule + cigarette est interdite aux femmes ayant eu un AVC.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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